L'Alaskan
Les premières généalogies d’AH (ou du moins de ce qui allait devenir l’AH) datent des années 20 mais les premiers pedigrees réellement suivis datent de 1928 avec la lignée Aurora Husky créée par un Indien Athabaskan, Johnny Allen.
Tous les AH d’aujourd’hui sont issus de cette lignée de chiens qui était un blood de Siberian dogs (les premiers imports des années 10/15), de loup et de Setter Irlandais (issus des chiens des colons).
Le Setter de cette époque n’avait en réalité pas grand chose à voir avec celui d’aujourd’hui. Il était plutôt assez proche physiquement d’un type WolfHound « miniature » et plutôt bâti "fond », chasse au renard…..
Johnny Allen a développé la lignée Aurora Husky sur ce mix qu’il a réussi à stabiliser. Il a été pendant longtemps, le plus performant tant en puissance qu’en endurance et, d’après les écrits qu’il en reste (les journaux de l’époque et quelques archives), ce mix dominait les compétitions de traîneau. C’est à cette époque que le nom « Alaskan husky » est né, au travers des journaux….
A partir de ce mix, sont nées 3 autres « lignées » dans lesquelles il a été ajouté de l’Indian dog et/ou des retrempages sur des Siberian dogs (issus des imports Seppala…).
Il s’agit des lignées
- Aurora (nom repris par Gareth Wright intentionnellement pour dit il, «remercier» Allen de la qualité de ses chiens…. d’autres pensent autrement et invoquent des raisons plus « terre à terre »….) qui a cherché a adapter la lignée à la vitesse en conservant l’endurance et la puissance en rebloodant sur les imports Siberian dogs les plus petits, légers et rapides de l’époque.
De cette lignée sont issus les SH actuels et notamment tous les chiens des premiers élevages «registered» (Of Anadyr qui deviendra Alaskan Of Anadyr, Zero’s Dunlap etc….) .. et aussi la quasi totalité des lignées d’AH (il n’existe pratiquement aucun chien qui ne possède, quelque part dans sa génétique, du sang Aurora).
- La lignée Huslia husky qui était des reblooding sur des chiens locaux Indian dogs et des retrempages de loup qui est à l’origine des SH que les Américains appellent «HeavyDark» et qui ont servi de base notamment aux Seeley’s puis aux «Wayland dogs» de Lombard qui ont donné la lignée Igloo-Pak, par exemple…..
- La lignée Mac Kenzie River dont on ne connait pas grand chose excepté quelques apports dans la future lignée Redington (ceux dont sont issus les chiens qui sont inconnus aujourd’hui comme Retal, Cheyenne, Snake…..). Il est probable que des chiens locaux aient été employés mais aussi des remix sur des croisements faits par Seppala à partir des chiens importés sur des chiens locaux…
Cette lignée et les bloods qui l’ont utilisés sont en fait les seuls vrais « inconnus » de l’histoire del’AH…..(et du SH aussi très certainement).
- La lignée I-Village d’où est issue la base d’élevage de George Attla.
Cette lignée est un linebreding sur un descendant des Setters Irlandais utilisé par Allen et un retrempage sur des mix ou des directs de Siberian dogs.
A l’exception très certainement de « croisements locaux » ou « anarchiques », contrairement à ce qui est souvent affirmé, l’apport de chiens de chasse dans l’AH se limite au Setter initial. Du moins dans les lignées et bloods utilisés pour le développement de la race car, il existe quelques "originaux" qui (encore maintenant) ont essayé ou essaient de recréer la lignée Aurora ??? ou les Seppala dogs….. ???
Il existe aussi une reprise du nom Aurora par un éleveur de chevaux et "récemment" musher qui breed sur du Pointer..... Je ne pense pas que le choix du nom soit totalement fortuit et anodin.
Les lignées Wright et Attla sont à la base du développement de l’AH « moderne ».
Tous les éleveurs sont partis de ce blood pour développer leur élevage… comme Dunlap dont tous les chiens sont issus d’un breed Attla/Wright, Norris, Redington …et bien d’autres.
(Au passage : Ce qui est « étrange » avec Dunlap c’est qu’alors que son nom ait au moins autant « marqué » et participé à l’origine de la race AH (puis SH) que Norris et d’autres…., il soit « oublié » dans la presque totalité des écrits. …. pour n’apparaître que comme un « néo-éleveur » dans les années 60, voire plus tard pour certains, .. avec la réputation qu’on lui connaît…..). C'était juste une petite remarque....
Simultanément, ces bloods (séparément ou en breed) ont été utilisés par Redington sur des chiens «Of Anadyr» pour développer la lignée «Joe’s» (Redington Sr) et par Norris (Alors encore sous l’affixe Of Anadyr) sur des mix de chez….. Redington en "out"breed et définir la base de l’élevage et qui prendra dès lors le nom de Alaskan (huskies) Of Anadyr.
Il faut connaître l’histoire de l’inscription de la «race» SH pour se rendre compte des imbrications et de l'esprit d'alors.
C’est à cette époque, (un peu avant ce changement de nom) que l’AKC a demandé à G.Wright d’enregistrer la lignée Aurora sous la race officielle d’ «Aurora Alaskan Husky» ou d’ «Alaskan husky» ou d’ «Aurora husky» aux vues des performances, de la qualité et de la stabilisation de cette lignée. (certains disent que l’AKC aurait agit sous l’impulsion de Norris et Dunlap mais ça, je pense qu’on ne le saura jamais….Pour ma part, je pense que c’est probable, ce qui expliquerai d’autant mieux ce changement de nom et le caractère «registered» de ces élevages).
Wright a accepté dans un premier temps puis s’est rétracté tout en se « réservant » le nom (qu’il avait pourtant au préalable « emprunté » à Allen). C’est donc sous le nom Siberian husky et non pas Alaskan husky ou Aurora husky que la race fut enregistrée.
Pour les puristes…. Le Siberian husky aurait pu (voire du) s’appeler Alaskan husky
Faute de « wright right », ce sont alors ces mêmes bloods mais issus de chez Dunlap, Norris et Redington qui ont été les premiers chiens inscrits en 1930 sous le couvert d’un juge AKC de l’époque, ami de Norris (Hurley) qui n’avait rien à voir avec les chiens de traîneau mais dont l’ancienneté et les références à l’AKC étaient indispensables pour l’inscription (Aucun de ces éleveurs n’avait de référence dans l’élevage ni de « pied à terre » au sein de l’AKC à cette époque)
C’est la raison pour laquelle il n’existe aucun autre chien «Foxtand» que ceux qui ont été à l’origine de l’inscription. En fait, les chiens portant l’affixe Foxtand n’ont jamais existé concrètement mais simplement utilisés administrativement par Hurley pour l’inscription initiale de la race SH (en tout cas à cette époque car cet affixe fut repris plus tard dans le Maine sur des chiens plus "conventionnels").
Dans les revues et livres de «référence» de la race SH, on trouve toujours une origine de l’élevage AoA en 1947. En fait cette date correspond à l’inscription officielle de cet élevage (et de ses premières naissances) à l’AKC.
Norris et Redington (je parlerai de Dunlap plus tard) ont mis a profit les années 30 (depuis la date d’inscription jusqu’à la guerre….en étant certains que celle ci ne concernerait jamais les USA) pour orienter leur élevage, développer une lignée…
Les premières naissances chez Norris et l’inscription de l’élevage ont été déposées en 1939 à l’AKC (c’est pourquoi vous lirez dans quelques livres que l’origine de l’élevage AoA remonte à 1939 et non pas 1947).
Comme dans beaucoup de pays, les événements 39/45 ont mis de côté les administrations non indispensables et l’élevage n’a donc été officiellement inscrit (comme beaucoup d’autres) qu’après guerre, en 47.
En réalité les premières naissance chez Norris remontent bien antérieurement à cette date (certainement vers 1936 avant même que les Norris s’établissent en Alaska en 1942).
Les événements de 39/45 ont aussi «décidé» de l’avenir des élevages, Redington ne sentant plus concerné outre guerre par le «registered» alors que Norris continua dans cette voie.
Il faut néanmoins savoir que les « échanges » de sang et de chiens entre les deux élevages n’ont jamais cessé (et avec d’autres de façon moins « directe »), ce qui explique que l’élevage AoA ait pu travailler toute une vie (50 ans..) sans aucun reblooding officiel (essayez de trouver à quelques rares exception près, un autre nom que AoA dans la généalogie AoA)……..
Ces élevages ont orienté leurs chiens vers la longue distance sous charge limitée mais plutôt « vitesse » et courses chez Redington d’où l’allure plus «Alaskan» de ces chiens avec des reblood Aurora/Attla
Plutôt « trot rapide» et « survie » chez le Norris avec une vision plus « nordique » et des retrempages sur des descendants des Siberian Imports d’origine Seppala, rebloodés eux mêmes sur des chiens Iniuts (Canada) de chez Mac Faul, Moor… puis ultérieurement des Seeley’s dogs (plus tard Chinook)… qui ont apporté un arrière un peu plus « droit», une croupe un peu moins avalée et des chiens plus « poilus » que ceux de Redington.
Cependant, tous les AoA n’ont pas été retrempés avec ces lignées. Les Norris ont toujours gardé une souche directe issue de l’Aurora lineage dont sont issus les chiens « II » (Sestra II, Nicolaï II etc…)
Les chiens de Dunlap ont exactement les mêmes origines également, jusque là.
Cependant, Dunlap avait une vision plus «rapide» du chien, intéressé par les «sprint» (qu’on définirait maintenant plutôt comme des mid ou des step-races : 35 à 50 miles / step) en opposition aux longues distances.
Pour cela il a été le premier à penser ou à «oser» introduire du sang Lévrier (on pense du Whippet mais sans certitude) dans la génétique Aurora/Attla.
Dunlap a aussi fait ces «essais» simultanément sur des sangs plus «nordiques» issus de chez Redington ou Norris mais sans succès et avec beaucoup de déboires.
Les générations issues du retrempage de lévrier (on pense, utilisés entre la G4 et la G8) sont à l’origine des lignées des chiens portant le nom d’élevage Zero’s (Zany .... on connait la suite...) parce que tout le monde pensait Dunlap «Zany» d'utiliser des lévriers)
Cependant, il faut faire attention car TOUS les chiens portant le suffixe Zero’s ne sont pas issus de ce blood. Ce sont ses possibilités de développement, ses qualités de vitesse (et donc les « facilités » de vente qui en découlent) qui ont fait ULTERIEUREMENT inscrire TOUS les chiens de l’élevage (sans doute également les « blood ratés) sous ce suffixe.
Les premiers chiens portant le suffixe « Zero’s » ont été inscrits à la fin des années 50 / début des années 60 et Dunlap cessa l’élevage en 1986. A cette date, le blood était cohérent mais pas encore stabilisé. Dunlap était seul à travailler dessus et il n’y a rien de plus difficile en matière d’élevage qu’un blood Lévrier / Nordique.
Quoi qu’il en soit, les chiens « réussis » étaient très réussis mais la récurrence d’élevage était encore très importante et les «ratés», très ratés. C’est pourquoi très certainement, il existe de nombreux « chiens Zero’s » en Europe et ailleurs (surtout en Allemagne et UK) mais que peu de «grands chiens» sont disponibles ou ont été vendus par Dunlap et qu’il existe tellement de différences physiques et physiologiques entre les chiens issus de cet élevage.
En fait, il faut considérer cette lignée (les bons chiens), plus comme une base d’élevage que comme une lignée d’élevage. C’est ce que ne se sont pas privés de faire certains éleveurs Scandinaves qui sont, je pense, les seuls à avoir obtenus quelques bons chiens.
Les AH Dunlap rebloodés sur des Aurora ou sur des AoA sont la base des lignées d’AH Européennes (Scandinavie)
Ils ont été choisis notamment, pour leurs antécédents de blood Lévrier (ce qui a permis «d’accélérer» les choses) puis rebloodés sur 2 lignées de Lévriers Hongrois (un élevage Norvégien et un Elevage Russo-Finlandais) pour arriver aux AH de mid actuels sur des VO élevés (Ca a quand même demandé 25 ans et près de 2000 naissances avant que le premier linebreeding soit possible).
Parallèlement, ces chiens ont «migré» vers le nord où ils sont à la base des Alta-Huskies issus d’un outcrossing (ou outbreeding….comme on veut) sur des SH d’origine AoA. Ils sont destinés aux «Hard-Lopets» et au travail au delà du 70 sur des LD.
Les premiers AH d’origine Dunlap sont arrivés en Europe par le Danemark (importés par Arne Thorsen et Jan Pedersen). Ils ont été utilisés par la majorité des éleveurs de SH Scandinaves et certains européens, d’abord naturellement au Danemark par Vermeren (Yokon) , Hedegaard (Donjek)….. presque toujours sur des chiens AoA, puis en Hollande par la majorité des éleveurs (Van Leeuwen, Boss….), et ensuite de façon directe ou indirecte par les allemands…..
Un peu plus tard d’autres importations furent faites par des éleveurs d’AH (et SH) en Norvège en vue de développer la lignée qui est devenue aujourd’hui les AH de mid mais aussi «upgrader» des élevages de SH (Vargsteam….) et, soyons honnète jusqu’au bout, profiter outre de la qualité du blood, de sa notoriété pour mettre un peu de « beurre dans les épinards »…..
Le paradoxe avec le développement de l’AH en Europe et bien qu’il soit «récent», c’est d’être plus difficile à suivre que celui US (autant actuel que du début du siècle).
Cela tient à la nature même des Scandinaves, peut «partageuse», plutôt «cachottière» si vous n’êtes pas Scandinave (et encore), « gagneuse à tout prix » et aussi à une certaine «soif de reconnaissance» ou de notoriété.
L’autre paradoxe c’est qu’un «partage » a quand même existé….avec des éleveurs Russes notamment…alors qu’il s’agissait de 2 pays fermés (l’un par une quarantaine et l’autre politiquement)….. sans doute à cause «d’affinités culturelles»….
Il faut quand même mettre un bémol sur cette nature dans la mesure où la quarantaine qui a longtemps pesé sur la Scandinavie, a occasionné de lourdes dépenses aux éleveurs pour se procurer de bons reproducteurs (un chien des USA en Norvège revenait couramment à plusieurs dizaines de milliers de francs de l’époque). Le droit à l’erreur était alors limité et quand on paye un chien 60 ou 80.000 FF….on a pas forcément envie de le «partager».
Il en est de même quand un travail demande 10 ou 15 ans pour commencer à se concrétiser et qu’il a demandé des sommes importantes autant en argent qu’en effort pendant tout ce temps….
Ces raisons font que le développement de l’AH en Scandinavie a longtemps (et encore maintenant) été méconnu….voire « frappé de désinformation ».
Par exemple, l’outcross sur le Lévrier Hongrois n’a pas été connu en Europe occidentale pendant très longtemps et les chiens Scandinaves qui ont commencé à être remarqué sur les courses……étaient « désinformés » comme issus de Braques, Scandinavian hounds…
Encore aujourd’hui et à moins de très bien connaître et de longue date, un ou des éleveurs à la base de ce blood….. il est fréquent d’êre victime de méprises »….
Les chiens enregistrés (élevages de chiens à pedigree officiel) n’ont pas non plus contribué au « bon suivi » des généalogies. Il a longtemps été de « mauvais ton » d’intégrer un chien «ZerO’s» dans ses génétiques…..même si ce chien était lui même enregistré.
Beaucoup d’éleveurs ont alors préféré «modifier» les inscriptions tout en bénéficiant de l’apport de sang et ainsi ne pas risquer certaines déconvenues auprès de juges ou d’autres éleveurs…. C’est notamment le cas en Hollande et en Allemagne.
Voilà la « petite histoire »….
Il reste maintenant à définir l’AH au plan physique, médical……pour comprendre ce que l'on peut définir comme étant ou pas un Alaskan Husky mais ce n’est pas de mon ressort…...
EDDY
Je pense que avant de parler des caractéristiques physiologiques, anatomiques et autres …..de l’Alaskan husky, il faudrait d’abord parler de la façon d’élever, il y a 40 ans (et plus) et de l’état d’esprit d’alors, pour comprendre comment des chiens « disparates » avec des physiologies données et souvent inconnues des éleveurs, ont pu amener à un chien « finalisé » avec des caractéristiques physiques, physiologiques…. SUPERIEURES à celles des chiens qui le « compose »…..
Je pense que cette « réflexion » est importante car, il ne s’agit pas ici d’une « banale » exploitation de capacités ou de caractéristiques spécifiques existantes que l’on cherche à amener à une race elle aussi déjà existante.
Il ne s’agit pas « d’upgrader » une race ou au contraire lui « ôter » certaines « imperfections » en vue d’une exploitation spécifique (comme c’est le cas en élevage « conventionnel »).
Même si il est probable que dans l’esprit des éleveurs de l’époque, il s’agissait un peu de ça (faire un mix-breed dans l’espoir de conserver des qualités existantes et d’éliminer les autres), en pratique, le résultat est bel et bien une « création » …
Le plus « étonnant » n’est pas encore cette « création novatrice » (on dira que tout « mixage » quel qu’il soit est une création quelque part) mais que cette création ne possède pas (ou plus) les déficiences ou imperfections de ses « composants » et qui surtout (plus fort) à acquis des caractéristiques ou capacités qui n’existent pas préalablement dans ces « composants » … et qui, pour certaines, n’existent même pas dans l’espèce « Canis-Lupus ou Vulgaris » (au sens général : Chien, loup…..) ou n’existe pas dans les mêmes conditions.
Si la race AH avait été créée par la nature…..on appellerait cela une espèce en raison de modifications génétiques si « profondes » qu’elles entraînent des caractéristiques inconnues ou « hors normes » dans la race.
A ma connaissance l’Alaskan Husky est un cas unique dans l’espèce canine….. à part peut-être le chien sauvage (Dingo) d’Australie, dans un autre contexte bien entendu et dans la mesure où l’homme n’est pas intervenu dans ses « mutations ».
Le meilleur exemple « visible » (qui n’est qu’un exemple parmi d’autres et toutefois pas le plus marquant…… qui sont sans aucun doute d’ordre physiologique) est le PIED de l’Alaskan husky.
Une telle morphologie n’existe dans aucune race (et encore moins à l’époque où il a été développé) que ce soit au niveau « externe » (forme, dimensions….) qu’au niveau structure (ossature, musculature digitale, ligamentaire…), du coussinet (notamment sa densité, épaisseur, souplesse….) ou de ses mobilités (doigts, précision…).
Le pied de l’AH permettrait et mériterait un livre à lui seul.
On pourrait parler, sur le même plan, de l’épaule et de sa mobilité unique, de la densité osseuse et de la structure des os longs etc etc….
Les éleveurs d’alors, faute de connaissances scientifiques (et pour cause, certaines n’étaient même pas encore connues), ont bâti une race sur ce que d’aucun nommeront le « feeling » et que d’autres nommeront « expérience » ou « compétence » ….. pour arriver à quelque chose d’extrêmement abouti alors qu’il est évident que ce type de considération (épaule....), n’était pas pris en compte.
En fait la réalité est tout autre et rien de tout cela (compétence, expérience..….) n’est le motif de la réussite de l’AH (ou très peu). Il ne s’agit pas non plus d’un « miracle » ou de génération spontanée …
Les éleveurs d’alors n’avaient de but final, ils ne fixaient pas de « terminaison », d’aboutissement ….tout simplement parce que les connaissances d’alors (ou les leurs) ainsi que leurs moyens techniques ne permettaient aucune référence.
Ils n’existait pas de moyen (ni sans doute de volonté) pour se fixer un but et se dire « je vais faire ceci pour que dans 10 ans ou 15 ans….j’obtienne cela….qui me permettra cela ...».
La vision devait être « simpliste » et consistait certainement à prendre le meilleur pour espérer obtenir le meilleur.
Cependant, cette « méthode » employée depuis la nuit des temps car fidèle à un naturel anthromorphique (le bon amène le bon et le mauvais, le mauvais) et bien connue pour ses qualités, ses possibilités mais surtout ses limites.
En génétique, elle permet de conserver les acquis voire de les développer SI des programmes d’In et de Line breedings existent de façon cohérente sur des individus cohérents et dans des limites temporelles et quantitatives « raisonnables » MAIS en aucune façon, elle ne permet « d’extraire » d’individus, des qualités qu’ils ne possèdent pas !
Elle a aussi des limites dans la mesure où elle appauvrit rapidement les sangs et donc, sans l’appel à des « out » (breeding ou crossing »), elle finit à terme, par dégrader la race.
En génétique, le dicton « le mieux est l’ennemi du bien » est certainement plus à prpos que le premier cité……car en fait, trop de bon finit par tuer le bon et engendre le « mauvais ».
Il est scientifiquement impossible que l’AH soit né et être arrivé à ce qu’il est aujourd’hui, grâce à cette méthode (ou cette méthode initialement ou uniquement).
C’est pourtant ce qui est couramment mis en avant, même dans certaines conférences, pour tenter d’expliquer le genèse de l’AH….. Je pense que c’est surtout une question de « facilité »…. faute d’explication plus « fouillée », on reprend les idées anciennes et faciles à comprendre…..
Cette vision des choses qui consiste à se fixer un but précis avant de débuter et d’agir ou de réagir… pour s’en approcher puis le finaliser est celle d’aujourd’hui avec les moyens et connaissances d’aujourd’hui…..et parce que aujourd’hui il existe des « bases » (des lignées stabilisées et connues ….) sur lesquelles il est possible de s’appuyer et de se référencer pour avancer.
Les bases permettent aussi éventuellement de « revenir en arrière » (puisqu’elles sont stables et fixées) si une « erreur » est commise ou une mauvaise voie explorée…. On sait sur quoi on est appuyé et on ne risque pas de retomber à 0…..tout au plus de perdre quelques années.
C’est par exemple la vision qui a motivé et guidé les éleveurs Scandinaves dont parlait Eddy quand ils ont entrepris le développement d’une lignée de mid rapide qui faisait défaut à l’époque.
C’est celle aussi qui actuellement anime des éleveurs et scientifiques Tchèques, Polonais et certains autres…dans le développement d’un chien de sprint court à VO très élevé qui fait défaut aujourd'hui.
Aujourd’hui les bases existent et leurs caractéristiques et capacités (à tous niveaux), parfaitement connues. Elles sont stables et le travail de l’éleveur consiste « juste » à l’adapter au travail qu’il considère en développant des points particuliers ACQUIS, en en « modérant » ou modifiant d’autres……
Malgré tout, comme le soulignait Eddy, un outcross « lointain » (Un lévrier sur un nordique), alors que ce lévrier « de fond » possède des caractéristiques en commun avec le nordique (au niveau musculaire et cardio-pulmonaire notamment) et alors que ce « nordique » a déjà lui aussi une part de lévrier…….a demandé plus de 20 ans et plusieurs milliers de naissances pour se stabiliser.
Il est fort probable que la structure du pied était inconnue de personnes comme Wright, Attla ou Norris et que si vous aviez parlé de la densité du coussinet a Redington, il aurait écarquillé les yeux….. Les réactions auraient certainement été plus exacerbées encore si il avait été question du métabolisme des lipides, du taux d’hématocrite, du volume pulmonaire ou de celui de l’air inspiré/expiré et sa vitesse d’éjection….
Par contre, ces personnes savaient parfaitement qu’un chien qui se blesse au pied ne peut plus courir et que si son épaule est trop inclinée (même si c’est l’habitude des « apparences » qui devait les guider plus que l’analyse mécanique de cette épaule)…. le chien se blesse plus facilement et pas seulement à l’épaule elle même mais ….au pied…. entre autre…. !
Ils avaient sans doute également remarqué qu’un chien avec une épaule qui engendre des blessures au pied avait souvent une queue qui bougeait peu ou moins que les autres et un dos pas très droit….
…..ce genre de choses….
Des connaissances issues de constatations « basiques » existaient et permettaient, sinon une sélection d’élevage, au moins une sélection des chiens même si personne n’expliquait ou ne cherchait à expliquer les faits constatés.
Qu’on l’admette ou non, l’Alaskan Husky n’est né ni des compétences, ni de l’expérience ni même des performances en course des éleveurs…… même si ce dernier point est, avec certitude, celui qui était la seule référence « palpable ».
Il faut remarquer que ces mêmes éleveurs ont gagné ces courses quelquefois avec des chiens qui, en reproduction, se sont révélés catastrophiques et même quelquefois catastrophiques sur le long terme (Cf Dunlap ou Attla par exemple…. non exhaustif) et c’est toujours vrai aujourd’hui …..
Force est de constater que la « référence course » et le potentiel victoire du musher/éleveur est d’une fiabilité « douteuse » en matière d’élevage, de choix du reproducteur ou d’acquisition d’un chien dans le but de son utilisation (et plus encore à cette époque que maintenant, certainement).
Le travail (course ou autre suivant l’orientation des chiens), est un moyen de vérification des acquis ou de la progression des capacités de la « lignée » mais ne peut pas être un moyen rigoureux de sélection d’élevage et encore moins un moyen de « production » de capacités non acquises que l'on cherche à apporter à la lignée.
En fait les capacités de l’Alaskan husky sont issues de deux voies parallèles mais distinctes. L’une est volontaire, l’autre est « mathématiquement » acquise…
Ce sont les STATISTIQUES qui sont les génitrices de l’AH, partiellement « orientées » par quelques constatations basiques des éleveurs.
La méthode est très « naturelle » (la nature travaille sur des statistiques) et c’est l’intelligence de l’homme au travers de ces quelques constatations basiques qui a permis d’aller plus vite que la nature…..(si il avait été « logique » que l’AH naisse naturellement).
Les principales « forces » de l’AH, sa vitalité physique et sa vigueur génétique viennent de là : C’est un « organisme » en parfait accord avec les lois de la nature, des mathématiques et de la physique….
Pour me faire comprendre, je ferais un parallèle avec des races « exagérées » telles le Boxer ou certains Dogues (loin d’être exhaustif) qui sont en désaccord avec bon nombre de ces « lois ». Il en est de même du développement « débile » (passez moi le terme) du « SH » de show qui vient contrarier, là aussi, bon nombre de ces lois et malheureusement de plus en plus ou de plus en plus « effrontément »…
L’Alaskan Husky est avant tout, né du nombre.
C’est un « organisme mathématique » avant d’être un chien.
D’abord dans sa genèse par les statistiques qui ont aidé à son développement et qui sont à l’origine de sa réussite puis aujourd’hui dans sa construction, dans ses métabolismes, sa biologie etc…..
Si un ordinateur ou un ingénieur/biologiste devait auourd'hui calculer un chien pour qu'il soit un chien de traîneau....il sortirait le plan de l'AH !
Au niveau génétique, aujourd’hui encore et même dans les lignées les plus stabilisées, l’AH possède une vigueur génétique inconnue, non seulement dans toutes les autres races mais très certainement dans la quasi majorité des organismes.
Il n’existe à ma connaissance, aucune race ou espèce qui possède une stabilisation aussi « parfaite » à tout point de vue (physique, physiologique, morphométrique…) tout en conservant une aussi grande vigueur génétique.
Le néophyte ou celui qui manque d’analyse voit dans l’AH un « bâtard », une pseudo-race dans laquelle il n’existe aucun individu identique….Il y voit aussi un terme générique pour décrire un chien de traîneau qui n’appartient à aucune race…..mais qui malgré tout et de façon « inexpliquée » ou par l’heureux fait du hasard, se comporte mieux et avec plus de performances que tous les autres chiens « sélectionnés » ….. ??? Par quel miracle ???
C’est VRAIMENT manquer d’une totale analyse et de connaissances de ces chiens que de prétendre cela. Il n’existe au contraire, aucune race qui soit aussi homogène que l’AH à tous points de vue….tout en possédant un aussi important potentiel d’élevage, de développement et d’adaptation grâce à sa vigueur génétique.
C’est autant ridicule et faire preuve d’aussi peu de connaissances ou d’esprit d’analyse (sinon plus) que de prétendre, comme je l’ai déjà entendu, qu’un croisement quelconque du type AH/Braque ou autre (très en vogue depuis quelques années)…. soit une continuité « améliorante » de l’AH !!!!!
Il s’agit là d’une hybridation (voire d’un simple « batardage » car le Braque, par exemple, n’est pas aussi « marqué » génétiquement que l’AH et par trop différent) et pas d’autre chose.
Les deux races sont dégradées à tous points de vue au travers du résultat qui ne peut même pas prétendre être une base à quoi que ce soit…
Ce type de croisement est tout au plus un pis-allé au sprint court en team réduit (et pour cause) faute de facultés à développer des chiens spécialisés dans ce type d’effort.
Il est aussi une « facilité » qui nécessite rien de plus que 1 chien et 1 chienne pour obtenir des chiens « utilisables » immédiatement pour « l’éleveur » (et à son niveau)….
On se demande pourquoi il existe des « ignares » qui décident de passer 25 ans de leur temps et des dizaines de milliers d’Euros pour développer des chiens spécifiques……
J’en reviens à l’AH.
Comme je le disais, il est « né du nombre » et de constatations basiques. En exemple, je prendrais la lignée Aurora II (Celle de Wright), celle qui a le plus marqué la race, très certainement.
Wright n’est ni un « magicien » ni même un « grand éleveur » ou un clairvoyant. C’est au contraire sa « simplicité » (je n’oserais dire d’esprit) qui est à la base de son succès.
Il a su utiliser la stabilisation d’une lignée récente (et la seule du moment) qui possédait en son sein les qualités principales d’un chien de vitesse et d’endurance….et une vigueur génétique due à l’hybridation et aux apports de l'ensemble de "la famille canis".
Suite à la constatation basique qui a consisté à s’apercevoir que ce sont les chiens les plus petits, les plus légers qui se blessent le moins et qui courent le plus vite et le plus longtemps en attelage constitué, compte tenu de leur gabarit…. Il s’est attaché à acquérir d’abord puis sélectionner ensuite, les chiens du moment qui lui paraissait être les plus proches de ces convictions.
Cette « simplicité » et le fait qu’il ne se soit pas étendu à la recherche d’autres qualités que le gabarit, est à l’origine du succès (lié au fait bien entendu que la lignée de base soit stabilisée et saine).
Ce succès est du au fait également que pour cela, il n’a pas cherché à outcrosser. Il a utilisé les chiens existants dans la lignée existante (et/ou des outbreedings pas très éloignés comme les Siberian d’où est, en partie, issue la lignée Aurora I sur laquelle il travaille)
Parallèlement, Attla à eu une démarche quasi identique mais à partir d’outbreedings de chiens qu’il connaissait bien et qu’il utilisait déjà, issus eux aussi d’une partie du blood des Aurora (Setter). Le Setter étant plus éloigné génétiquement de la lignée Aurora que les Siberian, sa démarche fut plus longue mais le résultat final, très « équivalent » à celui de Wright.
Les chiens avaient pourtant naturellement d’autres qualités (comme une longueur de dos un peu plus importante, un peu moins de densité de fourrure etc…). La plus grosse part de chien de chasse de l'AH, vient du blood de Attla au travers du Setter de l'époque.
Quoi qu’il en soit, les deux lignées ése sont stabilisées sur des gabarits « petits » et des chiens légers.
De FACON INDUITE, cette recherche a amené des chiens avec des constantes et des capacités cardio-pulmonaires meilleures, une endurance améliorée, des amplitudes plus importantes etc……
Comme les lignées utilisées étaient toutes existantes au plan génétique (pas d’outcross) et que les consanguinités, mal maîtrisées à l’époque, n’étaient pas « facilement » utilisées (heureusement car les chiens étaient alors encore trop éloignés entre les élevages et même en leur sein), les chiens n’ont pas perdu de qualités et petit à petit ont amélioré certaines capacités ou caractéristiques induites par la réduction du gabarit et du poids.
Ces caractéristiques induites font partie des « lois naturelles ». Il serait trop long de développer cela ici mais juste à titre d’exemple et pour montrer la démarche (involontaire de la part des éleveurs) : Une souris et plus rapide, précise et puissante qu'un boeuf en regard de son gabarit.
Un « petit » organisme a toujours un cœur qui bat plus vite. Un cœur qui bat plus vite tend à renforcer ses parois au « détriment » de son volume. Ses capacités volumiques diminuent mais ses capacités d’éjection s’améliorent.
En compensation, le volume pulmonaire augmente ainsi que la vitesse d’éjection de l’air (les poumons plus gros, se remplissent et se vident plus vite)…
Le sang est mieux oxygéné. Un sang mieux oxygéné tend à vouloir augmenter son hémoglobine pour utiliser l’O2 disponible, l'hématocrite s'éléve par l'intermédiaire de l'epo etc…..
En « feed-back », la meilleure oxygénation et l’hématocrite améliorée tend à ralentir le cœur en conservant des parois épaisses (puisque l’organisme à besoin de moins de sang en quantité car celui-ci est de « meilleure qualité »).
Les vaisseaux qui eux aussi ont augmenté de volume pour permettre une meilleure circulation gardent leur diamètre (ou en tout cas un diamètre supérieur à la normale). Cela induit des pressions réduites très favorables à l’endurance (La tension artérielle de l'AH est la plus faible jamais relevée).
Le systéme cardio-pulmonaire finit par se stabiliser sur un cœur « petit » mais très puissant capable d’accélérations rapides sans fatiguer. Il est capable de pomper des petits volumes à bas régime mais aussi d’éjecter des pressions importantes NON répercutées sur les artères et les veines en raison de leur diamètre important…..
On pourrait continuer sur les autres caractéristiques systémiques qui s’adaptent et se développent parallèlement.
L’AH c’est tout ça…et bien plus et aucun autre chien ne possède cela !
Bien sûr, ce type d’adaptation ne se fait pas en 1 ni même 10 générations mais à l’époque, il était courant que les élevages comportent 100, 150 ou 200 chiens. Les récurrences d’élevage étaient importantes et le qualitatif compensé par le quantitatif.
Les élevages étaient éloignés les uns des autres et les moyens de communication peu performants. Si il existait des échanges de chiens entre éleveurs, ceux ci étaient peu nombreux en regard du nombre d’individus au sein de l’élevage. Les outbreedings étaient donc peu fréquents mais suffisants pour maintenir un brassage et maintenir la vigueur génétique.
Le contrôle des naissances n’existaient pas mais compensé par l’élimination des « improductifs » (les chiens qui ne correspondaient pas aux résultats escomptés). L’état d’esprit de l’éleveur et ses procédés n’étaient sans doute pas ceux d’aujourd’hui…..
C’est donc bien du nombre qu’est né l’Alaskan et ce sont bien les statistiques qui sont à l’origine de son amélioration car garante d'un "équilibre".
Il est certain que sans ce grand nombre de chiens, les statistiques auraient été « faussées » (différentes) et le chien « final » aurait aussi été différent et probablement n’aurait jamais abouti.
Il en aurait été de même si les outcross avaient existés de façon récurrentes ou si les échanges avaient été nombreux ou multiples entre les élevages .
Le manque de consanguinité (peu employée parce qu’elle faisait peur à l’époque (et « hors mœurs) a été compensée par le nombre de naissances au sein d’un même élevage mais le nombre important de chiens a compensé les inbreedings en éloignant les générations (les inbreedings étaient plutôt des linebreedings +- éloignés) qui, sans ce nombre auraient très vite dégradés la lignée « naissante ».
Au plan « choix d’élevage », ce sont bien des constatations basiques qui ont permis d’accélérer le processus de développement de la lignée initiale et en particulier (et de très loin la première raison) : La réduction des gabarits et du poids.
Aujourd’hui il existe 3 « grandes » lignées d’AH qui « couvrent » la majorité des événements sportifs de moyenne et longue distance dans le monde :
- La lignée Nord/américaine avec un fort apport de l’élevage Redington Sr. Ce sont surtout des personnes comme Butcher ou Swensson qui ont travaillé sur l’amélioration de ses performances au niveau vitesse.
Cette lignée est celle utilisée sur la quasi totalité des épreuves Nord-américaines de mid et long distance.
Elle est aussi en partie à l’origine du développement des lignées Européennes. Elle est caractérisée par des gabarits légèrement plus important que celles-ci. Ce sont des chiens très homogènes de l’ordre de M58/21 et F56/17 relativement « courts » avec une fourrure souvent fournie.
- La lignée dite « Alta » est relativement récente (la stabilisation date des années 80). Elle a été développée pour répondre à un besoin d’utilisation dans les conditions difficiles du Nord de la Scandinavie (météo et terrain) autant dans les courses type Finmarksloepet que dans un travail à charge moyenne et en team « important » (> 8 et jusqu’à 16 chiens). Les éleveurs sont presque tous des compétiteurs de distance qui travaille avec leurs chiens en dehors des courses.
Elle est issue d’une partie du blood qui a amené aux AH de mid rapide alors en cours de développement (Zero’s kennels, Redington, Veo’s…) et de « SH » d’origine Alaskan of Anadyr.
- Cette lignée est assez proche au niveau performance et physique de la lignée nord américaine mais sous des gabarits plus réduits et avec une vitesse moyenne plus élevée. Ce sont des chiens un peu plus long de la « texture » des SH (2/3-1/3), M56/57 pour 17/18 kgs et F 52/53 pour 13/15 kgs. Ils ont une meilleure poussée arrière à « basse vitesse » que la lignée de mid dont elle est partiellement issue et capable de trainer longtemps sur un galop de maintien mais aussi sur un trot rapide à la différence de celle-ci. Ces chiens tiennent couramment des moyennes de 24/25 km/h dans des conditions difficiles de météo et de terrain sur des courses type Altalopet, Finmarkslopet, hardinlopet etc…
- Elle est caractérisée par une forte proportion de leaders et de chiens très « dociles » et réceptifs. Ils sont de plus en plus appréciés pour cela car ce sont des chiens sur lesquels « on peut compter ».
Ces chiens sont encore assez "confidentiels", peu répandus hors de la Scandinavie. Le cheptel le plus important en europe occidentale se situe en Allemagne et dans l'ancin "bloc est" (Pologne..)
- La lignée bien que finalisée présente encore un fort potentiel de développement (notamment en vitesse instantanée) à la différence de la lignée N/A qui arrive « en bout de souffle » au niveau élevage.
- Certains mushers Norvégiens pensent les engager en Alaska (où les trails sont plus rapides qu’en Scandinavie mais aussi plus faciles) ces prochaines années sur les courses longues comme l’Iditarod. Ce sont originellement des chiens développés sur la distance 500/1000 kms. Leur réponse sur 1500 kms et plus n'est pas encore connue.
- La lignée dite « Agar ». Elle a été spécifiquement développée pour concourir dans la tranche des courses à étapes sur trails rapides en mid.
Ce sont des chiens très performants mais plus « pointus » et donc aussi plus « délicats » que la lignée « Alta ». Ils sont en conséquence moins polyvalents, leur domaine de prédilection est la course 10/15 jours par étapes sur 60 à 100 km/jour à vitesse élevée. Ce sont des chiens incapables de trainer sur trot même rapide mais uniquement capable d'un galop rapide et d'un galop de maintien.
Leur rythme type est représenté par une étape de 75 km à 1/4 de GR et 3/4 de GM. Sur une étape de 50 kms, la proportion peut sans inconvénient passer à 1/3-2/3 et à 50/50 sur une étape de 40 kms.
Bien que ce ne soit pas leur tasse de thé ni leur raison d’être, ils sont employés avec succés sur des sprints longs (35/40 kms) en teams importants où ils peuvent, si ils sont entraînés dans ce but, tenir un GR avec une VMA à 36/38 km/h et un VO à 80 % voire un peu plus.
Ce sont des chiens très longs au développement (pas utilisables en team avant 4 ans d’âge) et qui demandent une préparation longue également. Le maître mot est « pas de précipitation et pas de stress».
Ils sont caractérisés par des gabarits identiques ou proches de la lignée Alta mais avec une poitrine un peu plus descendue et un peu plus large (relativement), une longueur d’épaule et de grasset plus importante et une ligne de dos soutenue mais moins linéaire (pour accentuer la reprise de suspension au galop rapide). Leur croupe est très avalée pour assurer une poussée très sèche au galop rapide (le temps de poussée est réduit et donc l’efficacité de la poussée doit être plus immédiate). Cela engendre des chiens avec beaucoup de reprise et des accélérations sans équivalent.
Leur musculature est identique à celle des Alta au niveau de la constitution mais plus marquée sur la longueur (moins de gigot).
- C’est une lignée malheureusement très peu enclin à favoriser les leaders. Ce sont d’excellent chiens de team et point, moins en wheels en raison d’un manque de linéarité par rapport au sol et peu réceptifs en lead où leur « entrain » prédomine sur la « docilité »…. Ils font par contre de bons co-leader si le choix se porte sur les individus les moins "têtus" et auquel cas, ils apportent une meilleure vitesse instantanée au team.
Au niveau alimentaire, ils sont très proches de la lignée Alta et demandent une alimentation très lipidique en tous temps.
Cette lignée est utilisée en ce moment notamment en Tchéquie et Pologne pour développer un chien spécifique au sprint court en petit team (.../...6/8/10) sur des outcrossing de certaines lignées de Pointer sélectionnés pour une taille plus petite que celle de la race, des proportions particulières entre les fibres rapides et lentes et certaines capacités cardio vasculaires.
En fait c’est le côté Greyhound « dilué » du Pointer qui est intéressant et qui permettra(it) à terme de remonter une certaine proportion de fibres rapides glucidiques et une adaptation cardio-pulmonaire spécifique…. ainsi que d’autres paramètres tout en conservant les spécificités physiologiques, morphométriques, morphologiques…. de l'AH (comme la profondeur et le resserrement de la cage thoracique par exemple.... et d'autres) dont il est impensable de se passer en « application mushing ».
Il serait trop long d’extrapoler là dessus et ce n’est pas vraiment le sujet mais c’est peut-être le « prémisse » à une nouvelle lignée d’AH…
Comment définir un Alaskan….
Au yeux du néophyte, il s’agit de croisements quelconques ou divers qui « sortent » un chien de race de sa race ou de toute race établie, pour donner « un chien de traîneau bizarre », miraculeusement plus performant que les races dont il est issu….
Il ne représente rien de particulier ni de défini car il ressemble à tout et à rien…..
Le problème pour tenter d’expliquer ce « miracle » c’est qu’en génétique justement…..il n’existe pas de….miracle. Il n’existe pas de miracle non plus en biologie…
Si ce chien est plus performant que les autres c’est donc que quelque part, quelquechose fait qu’il soit plus performant.
Ce quelque chose c’est tout « simplement » le chien lui même au travers de sa constitution, de ses métabolismes, de ses constantes physiologiques, de sa constitution musculaire, de sa structure osseuse, de sa morphométrie etc etc etc….
Un AH c’est une « parfaite » mécanique et une « parfaite » centrale énergétique…. Et cela n’est pas issu du miracle mais construit au fil des temps par des éleveurs, amélioré par d’autres puis adapté par d’autres encore, à des taches spécifiques.
C’est cela aussi l’AH : Un chien spécifique à un travail donné MAIS avec toujours les mêmes qualités intrinsèques.
Sa deuxième caractéristique est là : Un potentiel d’adaptation « rapide » et très important SANS perte des qualités primordiales de base.
Il serait trop long de faire un exposé précis sur la physiologie et la morphologie de l’AH et certainement hors du « rôle » de ce forum (Si le pied demande un livre……alors le chien !!).
- On pourrait parler de ses capacités musculaires uniques : C’est le seul chien avec des fibres lentes aérobies en quasi exclusivité mais ces fibres « lentes » sont plus rapides que les intermédiaires rapides d’un Berger, par exemple….tout en étant intégralement lipidiques.
- On pourrait parler d’un systéme cardio vasculaire et pulmonaire tellement « ample » (dans le sens d’une adaptation à l’effort) d’un marathonien mais qui ferait rougir un coureur du 400 m tellement ses capacités d’accélération et de débit sont « énormes ».
- On pourrait parler de constantes physiologiques « hors norme » (certains AH sortent des normes et des possibilités d’analyse des automates…) et possèdent un taux d’EPO qui laisserait un cycliste pantois…..
- On pourrait parler de la mobilité articulaire.....
Etc, etc, etc…..
Pour un vétérinaire ou un biologiste, l’AH est un cas à part dans l’espèce canine.
Si l’AH n’est pas une race alors aucun autre chien n’est « de race » car l’AH est de loin le chien le plus homogène et le plus « marqué » génétiquement de tous les chiens. « Paradoxalement » c’est aussi le chien avec la plus grande richesse génétique en raison des lignées qui le compose (3 ou 4) mais qui sont toutes issues (et à court terme …moins d’1 siècle) d’UNE seule composante initiale STABILISEE qui regroupe en son sein « TOUTES » les qualités de l’espèce résumées en une seule lignée (Chasse + Nordique (canis vulgaris) + canis lupus).
Ce chien n’a subi, contrairement a ce qui est cru généralement, que très peu d’outcrossing…et à chaque fois que cela a été le cas (par exemple les AGAR), cela a été un outcrossing unique, défini, réfléchi et en vue d’un but spécifique sur lequel, du temps et des moyens ont été consacrés pour le finaliser.
Cependant, parallèlement, la première préoccupation des éleveurs, avant même de chercher l’adaptation, était la CONSERVATION des qualités initiales de la base (AURORA ici).
Si l’on peut comprendre ou admettre cela, on comprendra ou admettra alors que TOUT croisement « hors race » avec l’AH ne peut que dégrader la race car ses caractéristiques sont les plus « élevées » et spécifiques de l’espèce.
Tout croisement hors race....donne un chien mais pas un Alaskan husky...car les caractéristiques qui définissent le chien appelé "Alaskan husky" n'existent plus ou sont partiellement dégradées.
Les possibilités d’outcrossing « simples » sur l’AH sont très limitées et pratiquement possibles que sur CERTAINES souches de lignées de SH (AoA, Dunlap) et inversement.
La restabilisation, si les souches sont correctes et les linebreedings et inbreedings bien conçus, peut-être espérée en G3/G4 mais les sujets sont généralement utilisables en G2 voire G1.
Tout outcrossing « lointain » en vue d’une adaptation type Agar ne peut se concevoir qu’avec du temps et des moyens importants et si une certaine cohérence génétique existe à la base (tous les outcrossings ne sont pas possibles à stabiliser même à long terme).
Pour finir, je donnerai quelques constantes principales comparées à la moyenne canine à titre d’information mais avant, je voudrais revenir sur ce que le « tout à chacun » définira comme « pureté d’une race ».
L’AH n’est pas enregistré, certes (et heureusement) mais il est issu de quelques races et espèces initiales stabilisées en une lignée, de l’outbreeding de quelques lignées définies et stables puis adapté très spécifiquement … Il est consanguin surtout en line breeding, « surstabilisé » par quelques inbreeding ….
On dira qu’en tout et pour tout et depuis sa « naissance », l’AH est composé de 5 ou 6 races, toutes connues en temps et en importance.
Dans le cas du SH enregistré ou non (toutes lignées et types confondus), on dénombre des outcrossings…indénombrables, des outbreedings…indénombrables (et l’un comme l’autre souvent « anarchiques » : On trouve des "éleveurs" qui marient la lignée Igloo-Pak avec les lignées AoA ou Dunlap, par exemple… !!!)
On peut dénombrer des outcrossings aussi divers que le BA, les diverses races de Spitz, le Samoyède, le Malamute (il n’existe pas de chien moins stable génétiquement que le malamute), le Groenlandais, les diverses races Japonaises, des bergers comme le Colley, certains Lévriers, des hybrides comme le Saarloos ou le Tchèque.… j’en omets certainement.
Chez le SH (Globalement, je ne parle pas de certaines souches et lignées spécifiques et connues et qu’à mon sens, sont les seules à mériter d’être nommées SH), il n’existe MEME pas de stabilité morphométrique alors que ce point est le premier à être stabilisé au sein d’une « race » (et se doit de l’être).
Il existe des VRAIS SH reconnus (enregistrés et tout…) aussi divers que du M54/16 au M64/30 … Il existe des chanfreins et des stops de lévrier et d’autres de Samoyède, il existe des poitrines de pigeon et des cages thoraciques en tonneau dont la descente est située 10 cm sous le coude ou au contraire une morphologie de Berger…..
On pourrait en parler sur 10 pages tant les différences sont énormes (et les caractéristiques résultantes souvent irréalistes pour un chien de traîneau).
Rien de tout ça chez l’AH. Les lignées sont très marquées mais toutes avec les mêmes compatibilités. Si il existe de grandes difficultés d’outcrossing, les outbreedings sont tous possibles et immédiats au plan élevage et utilisation…. Ils seront simplement « spécifiques »……mais sans aucune dégradation de quelque nature que ce soit.
L’élevage de l’AH est le plus «technique» qui soit mais aussi le plus facile…si l’on élève des AH et que l’on ne prétend pas outbreeder. Le choix des reproducteurs est très étendu et adaptable à « tout usage » ou préférences.
Essayez de trouver un reproducteur SH compatible avec les vôtres sans inbreeding excessif ou au contraire sans trop d’outbreeding qui détruira votre travail sur plusieurs années, un reproducteur qui ne dégradera pas trop votre « lignée » et surtout qui garantit aucun apport de « saloperie »…..
A moins d’être basé sur certaines souches d’AoA ou Dunlap et de s’y tenir….
Quelques constantes « informatives » : Moyenne canine (AH)
- FR : 15 à 30 (8 à 65)
- FC : 60 à 120 mn (50 à 210)
- T° rectale repos : 38.5 (37.5 à 39.2 et même 39.6 pour certains Agar)
- Stabilisation de la T° en effort : + 2 à 5% (+ 1 à 2%)
- Urée : 1,7 à 1.9 % (1,2 à 1.6)
- Urée sanguine : 0,15 à 0,3 x 80 g/L. (0,05 à 0,2)
- Débit urinaire (chien de 20 kg) : 1,5 l/j (2,3 à 3)
- Volume sanguin : 7,2 (7,3 à 7,6)
- Hémoglobine : 100 à 200 g/l (200 à 350)
- HEMATOCRITE : 35 à 55 % (55 à 70 % !!)
- Glucose : 0,7 à 1 g/ l : (0,4 à 0,7)
- Temps de coagulation : 2 à 3 mn (1 à 2).
Les premières généalogies d’AH (ou du moins de ce qui allait devenir l’AH) datent des années 20 mais les premiers pedigrees réellement suivis datent de 1928 avec la lignée Aurora Husky créée par un Indien Athabaskan, Johnny Allen.
Tous les AH d’aujourd’hui sont issus de cette lignée de chiens qui était un blood de Siberian dogs (les premiers imports des années 10/15), de loup et de Setter Irlandais (issus des chiens des colons).
Le Setter de cette époque n’avait en réalité pas grand chose à voir avec celui d’aujourd’hui. Il était plutôt assez proche physiquement d’un type WolfHound « miniature » et plutôt bâti "fond », chasse au renard…..
Johnny Allen a développé la lignée Aurora Husky sur ce mix qu’il a réussi à stabiliser. Il a été pendant longtemps, le plus performant tant en puissance qu’en endurance et, d’après les écrits qu’il en reste (les journaux de l’époque et quelques archives), ce mix dominait les compétitions de traîneau. C’est à cette époque que le nom « Alaskan husky » est né, au travers des journaux….
A partir de ce mix, sont nées 3 autres « lignées » dans lesquelles il a été ajouté de l’Indian dog et/ou des retrempages sur des Siberian dogs (issus des imports Seppala…).
Il s’agit des lignées
- Aurora (nom repris par Gareth Wright intentionnellement pour dit il, «remercier» Allen de la qualité de ses chiens…. d’autres pensent autrement et invoquent des raisons plus « terre à terre »….) qui a cherché a adapter la lignée à la vitesse en conservant l’endurance et la puissance en rebloodant sur les imports Siberian dogs les plus petits, légers et rapides de l’époque.
De cette lignée sont issus les SH actuels et notamment tous les chiens des premiers élevages «registered» (Of Anadyr qui deviendra Alaskan Of Anadyr, Zero’s Dunlap etc….) .. et aussi la quasi totalité des lignées d’AH (il n’existe pratiquement aucun chien qui ne possède, quelque part dans sa génétique, du sang Aurora).
- La lignée Huslia husky qui était des reblooding sur des chiens locaux Indian dogs et des retrempages de loup qui est à l’origine des SH que les Américains appellent «HeavyDark» et qui ont servi de base notamment aux Seeley’s puis aux «Wayland dogs» de Lombard qui ont donné la lignée Igloo-Pak, par exemple…..
- La lignée Mac Kenzie River dont on ne connait pas grand chose excepté quelques apports dans la future lignée Redington (ceux dont sont issus les chiens qui sont inconnus aujourd’hui comme Retal, Cheyenne, Snake…..). Il est probable que des chiens locaux aient été employés mais aussi des remix sur des croisements faits par Seppala à partir des chiens importés sur des chiens locaux…
Cette lignée et les bloods qui l’ont utilisés sont en fait les seuls vrais « inconnus » de l’histoire del’AH…..(et du SH aussi très certainement).
- La lignée I-Village d’où est issue la base d’élevage de George Attla.
Cette lignée est un linebreding sur un descendant des Setters Irlandais utilisé par Allen et un retrempage sur des mix ou des directs de Siberian dogs.
A l’exception très certainement de « croisements locaux » ou « anarchiques », contrairement à ce qui est souvent affirmé, l’apport de chiens de chasse dans l’AH se limite au Setter initial. Du moins dans les lignées et bloods utilisés pour le développement de la race car, il existe quelques "originaux" qui (encore maintenant) ont essayé ou essaient de recréer la lignée Aurora ??? ou les Seppala dogs….. ???
Il existe aussi une reprise du nom Aurora par un éleveur de chevaux et "récemment" musher qui breed sur du Pointer..... Je ne pense pas que le choix du nom soit totalement fortuit et anodin.
Les lignées Wright et Attla sont à la base du développement de l’AH « moderne ».
Tous les éleveurs sont partis de ce blood pour développer leur élevage… comme Dunlap dont tous les chiens sont issus d’un breed Attla/Wright, Norris, Redington …et bien d’autres.
(Au passage : Ce qui est « étrange » avec Dunlap c’est qu’alors que son nom ait au moins autant « marqué » et participé à l’origine de la race AH (puis SH) que Norris et d’autres…., il soit « oublié » dans la presque totalité des écrits. …. pour n’apparaître que comme un « néo-éleveur » dans les années 60, voire plus tard pour certains, .. avec la réputation qu’on lui connaît…..). C'était juste une petite remarque....
Simultanément, ces bloods (séparément ou en breed) ont été utilisés par Redington sur des chiens «Of Anadyr» pour développer la lignée «Joe’s» (Redington Sr) et par Norris (Alors encore sous l’affixe Of Anadyr) sur des mix de chez….. Redington en "out"breed et définir la base de l’élevage et qui prendra dès lors le nom de Alaskan (huskies) Of Anadyr.
Il faut connaître l’histoire de l’inscription de la «race» SH pour se rendre compte des imbrications et de l'esprit d'alors.
C’est à cette époque, (un peu avant ce changement de nom) que l’AKC a demandé à G.Wright d’enregistrer la lignée Aurora sous la race officielle d’ «Aurora Alaskan Husky» ou d’ «Alaskan husky» ou d’ «Aurora husky» aux vues des performances, de la qualité et de la stabilisation de cette lignée. (certains disent que l’AKC aurait agit sous l’impulsion de Norris et Dunlap mais ça, je pense qu’on ne le saura jamais….Pour ma part, je pense que c’est probable, ce qui expliquerai d’autant mieux ce changement de nom et le caractère «registered» de ces élevages).
Wright a accepté dans un premier temps puis s’est rétracté tout en se « réservant » le nom (qu’il avait pourtant au préalable « emprunté » à Allen). C’est donc sous le nom Siberian husky et non pas Alaskan husky ou Aurora husky que la race fut enregistrée.
Pour les puristes…. Le Siberian husky aurait pu (voire du) s’appeler Alaskan husky
Faute de « wright right », ce sont alors ces mêmes bloods mais issus de chez Dunlap, Norris et Redington qui ont été les premiers chiens inscrits en 1930 sous le couvert d’un juge AKC de l’époque, ami de Norris (Hurley) qui n’avait rien à voir avec les chiens de traîneau mais dont l’ancienneté et les références à l’AKC étaient indispensables pour l’inscription (Aucun de ces éleveurs n’avait de référence dans l’élevage ni de « pied à terre » au sein de l’AKC à cette époque)
C’est la raison pour laquelle il n’existe aucun autre chien «Foxtand» que ceux qui ont été à l’origine de l’inscription. En fait, les chiens portant l’affixe Foxtand n’ont jamais existé concrètement mais simplement utilisés administrativement par Hurley pour l’inscription initiale de la race SH (en tout cas à cette époque car cet affixe fut repris plus tard dans le Maine sur des chiens plus "conventionnels").
Dans les revues et livres de «référence» de la race SH, on trouve toujours une origine de l’élevage AoA en 1947. En fait cette date correspond à l’inscription officielle de cet élevage (et de ses premières naissances) à l’AKC.
Norris et Redington (je parlerai de Dunlap plus tard) ont mis a profit les années 30 (depuis la date d’inscription jusqu’à la guerre….en étant certains que celle ci ne concernerait jamais les USA) pour orienter leur élevage, développer une lignée…
Les premières naissances chez Norris et l’inscription de l’élevage ont été déposées en 1939 à l’AKC (c’est pourquoi vous lirez dans quelques livres que l’origine de l’élevage AoA remonte à 1939 et non pas 1947).
Comme dans beaucoup de pays, les événements 39/45 ont mis de côté les administrations non indispensables et l’élevage n’a donc été officiellement inscrit (comme beaucoup d’autres) qu’après guerre, en 47.
En réalité les premières naissance chez Norris remontent bien antérieurement à cette date (certainement vers 1936 avant même que les Norris s’établissent en Alaska en 1942).
Les événements de 39/45 ont aussi «décidé» de l’avenir des élevages, Redington ne sentant plus concerné outre guerre par le «registered» alors que Norris continua dans cette voie.
Il faut néanmoins savoir que les « échanges » de sang et de chiens entre les deux élevages n’ont jamais cessé (et avec d’autres de façon moins « directe »), ce qui explique que l’élevage AoA ait pu travailler toute une vie (50 ans..) sans aucun reblooding officiel (essayez de trouver à quelques rares exception près, un autre nom que AoA dans la généalogie AoA)……..
Ces élevages ont orienté leurs chiens vers la longue distance sous charge limitée mais plutôt « vitesse » et courses chez Redington d’où l’allure plus «Alaskan» de ces chiens avec des reblood Aurora/Attla
Plutôt « trot rapide» et « survie » chez le Norris avec une vision plus « nordique » et des retrempages sur des descendants des Siberian Imports d’origine Seppala, rebloodés eux mêmes sur des chiens Iniuts (Canada) de chez Mac Faul, Moor… puis ultérieurement des Seeley’s dogs (plus tard Chinook)… qui ont apporté un arrière un peu plus « droit», une croupe un peu moins avalée et des chiens plus « poilus » que ceux de Redington.
Cependant, tous les AoA n’ont pas été retrempés avec ces lignées. Les Norris ont toujours gardé une souche directe issue de l’Aurora lineage dont sont issus les chiens « II » (Sestra II, Nicolaï II etc…)
Les chiens de Dunlap ont exactement les mêmes origines également, jusque là.
Cependant, Dunlap avait une vision plus «rapide» du chien, intéressé par les «sprint» (qu’on définirait maintenant plutôt comme des mid ou des step-races : 35 à 50 miles / step) en opposition aux longues distances.
Pour cela il a été le premier à penser ou à «oser» introduire du sang Lévrier (on pense du Whippet mais sans certitude) dans la génétique Aurora/Attla.
Dunlap a aussi fait ces «essais» simultanément sur des sangs plus «nordiques» issus de chez Redington ou Norris mais sans succès et avec beaucoup de déboires.
Les générations issues du retrempage de lévrier (on pense, utilisés entre la G4 et la G8) sont à l’origine des lignées des chiens portant le nom d’élevage Zero’s (Zany .... on connait la suite...) parce que tout le monde pensait Dunlap «Zany» d'utiliser des lévriers)
Cependant, il faut faire attention car TOUS les chiens portant le suffixe Zero’s ne sont pas issus de ce blood. Ce sont ses possibilités de développement, ses qualités de vitesse (et donc les « facilités » de vente qui en découlent) qui ont fait ULTERIEUREMENT inscrire TOUS les chiens de l’élevage (sans doute également les « blood ratés) sous ce suffixe.
Les premiers chiens portant le suffixe « Zero’s » ont été inscrits à la fin des années 50 / début des années 60 et Dunlap cessa l’élevage en 1986. A cette date, le blood était cohérent mais pas encore stabilisé. Dunlap était seul à travailler dessus et il n’y a rien de plus difficile en matière d’élevage qu’un blood Lévrier / Nordique.
Quoi qu’il en soit, les chiens « réussis » étaient très réussis mais la récurrence d’élevage était encore très importante et les «ratés», très ratés. C’est pourquoi très certainement, il existe de nombreux « chiens Zero’s » en Europe et ailleurs (surtout en Allemagne et UK) mais que peu de «grands chiens» sont disponibles ou ont été vendus par Dunlap et qu’il existe tellement de différences physiques et physiologiques entre les chiens issus de cet élevage.
En fait, il faut considérer cette lignée (les bons chiens), plus comme une base d’élevage que comme une lignée d’élevage. C’est ce que ne se sont pas privés de faire certains éleveurs Scandinaves qui sont, je pense, les seuls à avoir obtenus quelques bons chiens.
Les AH Dunlap rebloodés sur des Aurora ou sur des AoA sont la base des lignées d’AH Européennes (Scandinavie)
Ils ont été choisis notamment, pour leurs antécédents de blood Lévrier (ce qui a permis «d’accélérer» les choses) puis rebloodés sur 2 lignées de Lévriers Hongrois (un élevage Norvégien et un Elevage Russo-Finlandais) pour arriver aux AH de mid actuels sur des VO élevés (Ca a quand même demandé 25 ans et près de 2000 naissances avant que le premier linebreeding soit possible).
Parallèlement, ces chiens ont «migré» vers le nord où ils sont à la base des Alta-Huskies issus d’un outcrossing (ou outbreeding….comme on veut) sur des SH d’origine AoA. Ils sont destinés aux «Hard-Lopets» et au travail au delà du 70 sur des LD.
Les premiers AH d’origine Dunlap sont arrivés en Europe par le Danemark (importés par Arne Thorsen et Jan Pedersen). Ils ont été utilisés par la majorité des éleveurs de SH Scandinaves et certains européens, d’abord naturellement au Danemark par Vermeren (Yokon) , Hedegaard (Donjek)….. presque toujours sur des chiens AoA, puis en Hollande par la majorité des éleveurs (Van Leeuwen, Boss….), et ensuite de façon directe ou indirecte par les allemands…..
Un peu plus tard d’autres importations furent faites par des éleveurs d’AH (et SH) en Norvège en vue de développer la lignée qui est devenue aujourd’hui les AH de mid mais aussi «upgrader» des élevages de SH (Vargsteam….) et, soyons honnète jusqu’au bout, profiter outre de la qualité du blood, de sa notoriété pour mettre un peu de « beurre dans les épinards »…..
Le paradoxe avec le développement de l’AH en Europe et bien qu’il soit «récent», c’est d’être plus difficile à suivre que celui US (autant actuel que du début du siècle).
Cela tient à la nature même des Scandinaves, peut «partageuse», plutôt «cachottière» si vous n’êtes pas Scandinave (et encore), « gagneuse à tout prix » et aussi à une certaine «soif de reconnaissance» ou de notoriété.
L’autre paradoxe c’est qu’un «partage » a quand même existé….avec des éleveurs Russes notamment…alors qu’il s’agissait de 2 pays fermés (l’un par une quarantaine et l’autre politiquement)….. sans doute à cause «d’affinités culturelles»….
Il faut quand même mettre un bémol sur cette nature dans la mesure où la quarantaine qui a longtemps pesé sur la Scandinavie, a occasionné de lourdes dépenses aux éleveurs pour se procurer de bons reproducteurs (un chien des USA en Norvège revenait couramment à plusieurs dizaines de milliers de francs de l’époque). Le droit à l’erreur était alors limité et quand on paye un chien 60 ou 80.000 FF….on a pas forcément envie de le «partager».
Il en est de même quand un travail demande 10 ou 15 ans pour commencer à se concrétiser et qu’il a demandé des sommes importantes autant en argent qu’en effort pendant tout ce temps….
Ces raisons font que le développement de l’AH en Scandinavie a longtemps (et encore maintenant) été méconnu….voire « frappé de désinformation ».
Par exemple, l’outcross sur le Lévrier Hongrois n’a pas été connu en Europe occidentale pendant très longtemps et les chiens Scandinaves qui ont commencé à être remarqué sur les courses……étaient « désinformés » comme issus de Braques, Scandinavian hounds…
Encore aujourd’hui et à moins de très bien connaître et de longue date, un ou des éleveurs à la base de ce blood….. il est fréquent d’êre victime de méprises »….
Les chiens enregistrés (élevages de chiens à pedigree officiel) n’ont pas non plus contribué au « bon suivi » des généalogies. Il a longtemps été de « mauvais ton » d’intégrer un chien «ZerO’s» dans ses génétiques…..même si ce chien était lui même enregistré.
Beaucoup d’éleveurs ont alors préféré «modifier» les inscriptions tout en bénéficiant de l’apport de sang et ainsi ne pas risquer certaines déconvenues auprès de juges ou d’autres éleveurs…. C’est notamment le cas en Hollande et en Allemagne.
Voilà la « petite histoire »….
Il reste maintenant à définir l’AH au plan physique, médical……pour comprendre ce que l'on peut définir comme étant ou pas un Alaskan Husky mais ce n’est pas de mon ressort…...
EDDY
Je pense que avant de parler des caractéristiques physiologiques, anatomiques et autres …..de l’Alaskan husky, il faudrait d’abord parler de la façon d’élever, il y a 40 ans (et plus) et de l’état d’esprit d’alors, pour comprendre comment des chiens « disparates » avec des physiologies données et souvent inconnues des éleveurs, ont pu amener à un chien « finalisé » avec des caractéristiques physiques, physiologiques…. SUPERIEURES à celles des chiens qui le « compose »…..
Je pense que cette « réflexion » est importante car, il ne s’agit pas ici d’une « banale » exploitation de capacités ou de caractéristiques spécifiques existantes que l’on cherche à amener à une race elle aussi déjà existante.
Il ne s’agit pas « d’upgrader » une race ou au contraire lui « ôter » certaines « imperfections » en vue d’une exploitation spécifique (comme c’est le cas en élevage « conventionnel »).
Même si il est probable que dans l’esprit des éleveurs de l’époque, il s’agissait un peu de ça (faire un mix-breed dans l’espoir de conserver des qualités existantes et d’éliminer les autres), en pratique, le résultat est bel et bien une « création » …
Le plus « étonnant » n’est pas encore cette « création novatrice » (on dira que tout « mixage » quel qu’il soit est une création quelque part) mais que cette création ne possède pas (ou plus) les déficiences ou imperfections de ses « composants » et qui surtout (plus fort) à acquis des caractéristiques ou capacités qui n’existent pas préalablement dans ces « composants » … et qui, pour certaines, n’existent même pas dans l’espèce « Canis-Lupus ou Vulgaris » (au sens général : Chien, loup…..) ou n’existe pas dans les mêmes conditions.
Si la race AH avait été créée par la nature…..on appellerait cela une espèce en raison de modifications génétiques si « profondes » qu’elles entraînent des caractéristiques inconnues ou « hors normes » dans la race.
A ma connaissance l’Alaskan Husky est un cas unique dans l’espèce canine….. à part peut-être le chien sauvage (Dingo) d’Australie, dans un autre contexte bien entendu et dans la mesure où l’homme n’est pas intervenu dans ses « mutations ».
Le meilleur exemple « visible » (qui n’est qu’un exemple parmi d’autres et toutefois pas le plus marquant…… qui sont sans aucun doute d’ordre physiologique) est le PIED de l’Alaskan husky.
Une telle morphologie n’existe dans aucune race (et encore moins à l’époque où il a été développé) que ce soit au niveau « externe » (forme, dimensions….) qu’au niveau structure (ossature, musculature digitale, ligamentaire…), du coussinet (notamment sa densité, épaisseur, souplesse….) ou de ses mobilités (doigts, précision…).
Le pied de l’AH permettrait et mériterait un livre à lui seul.
On pourrait parler, sur le même plan, de l’épaule et de sa mobilité unique, de la densité osseuse et de la structure des os longs etc etc….
Les éleveurs d’alors, faute de connaissances scientifiques (et pour cause, certaines n’étaient même pas encore connues), ont bâti une race sur ce que d’aucun nommeront le « feeling » et que d’autres nommeront « expérience » ou « compétence » ….. pour arriver à quelque chose d’extrêmement abouti alors qu’il est évident que ce type de considération (épaule....), n’était pas pris en compte.
En fait la réalité est tout autre et rien de tout cela (compétence, expérience..….) n’est le motif de la réussite de l’AH (ou très peu). Il ne s’agit pas non plus d’un « miracle » ou de génération spontanée …
Les éleveurs d’alors n’avaient de but final, ils ne fixaient pas de « terminaison », d’aboutissement ….tout simplement parce que les connaissances d’alors (ou les leurs) ainsi que leurs moyens techniques ne permettaient aucune référence.
Ils n’existait pas de moyen (ni sans doute de volonté) pour se fixer un but et se dire « je vais faire ceci pour que dans 10 ans ou 15 ans….j’obtienne cela….qui me permettra cela ...».
La vision devait être « simpliste » et consistait certainement à prendre le meilleur pour espérer obtenir le meilleur.
Cependant, cette « méthode » employée depuis la nuit des temps car fidèle à un naturel anthromorphique (le bon amène le bon et le mauvais, le mauvais) et bien connue pour ses qualités, ses possibilités mais surtout ses limites.
En génétique, elle permet de conserver les acquis voire de les développer SI des programmes d’In et de Line breedings existent de façon cohérente sur des individus cohérents et dans des limites temporelles et quantitatives « raisonnables » MAIS en aucune façon, elle ne permet « d’extraire » d’individus, des qualités qu’ils ne possèdent pas !
Elle a aussi des limites dans la mesure où elle appauvrit rapidement les sangs et donc, sans l’appel à des « out » (breeding ou crossing »), elle finit à terme, par dégrader la race.
En génétique, le dicton « le mieux est l’ennemi du bien » est certainement plus à prpos que le premier cité……car en fait, trop de bon finit par tuer le bon et engendre le « mauvais ».
Il est scientifiquement impossible que l’AH soit né et être arrivé à ce qu’il est aujourd’hui, grâce à cette méthode (ou cette méthode initialement ou uniquement).
C’est pourtant ce qui est couramment mis en avant, même dans certaines conférences, pour tenter d’expliquer le genèse de l’AH….. Je pense que c’est surtout une question de « facilité »…. faute d’explication plus « fouillée », on reprend les idées anciennes et faciles à comprendre…..
Cette vision des choses qui consiste à se fixer un but précis avant de débuter et d’agir ou de réagir… pour s’en approcher puis le finaliser est celle d’aujourd’hui avec les moyens et connaissances d’aujourd’hui…..et parce que aujourd’hui il existe des « bases » (des lignées stabilisées et connues ….) sur lesquelles il est possible de s’appuyer et de se référencer pour avancer.
Les bases permettent aussi éventuellement de « revenir en arrière » (puisqu’elles sont stables et fixées) si une « erreur » est commise ou une mauvaise voie explorée…. On sait sur quoi on est appuyé et on ne risque pas de retomber à 0…..tout au plus de perdre quelques années.
C’est par exemple la vision qui a motivé et guidé les éleveurs Scandinaves dont parlait Eddy quand ils ont entrepris le développement d’une lignée de mid rapide qui faisait défaut à l’époque.
C’est celle aussi qui actuellement anime des éleveurs et scientifiques Tchèques, Polonais et certains autres…dans le développement d’un chien de sprint court à VO très élevé qui fait défaut aujourd'hui.
Aujourd’hui les bases existent et leurs caractéristiques et capacités (à tous niveaux), parfaitement connues. Elles sont stables et le travail de l’éleveur consiste « juste » à l’adapter au travail qu’il considère en développant des points particuliers ACQUIS, en en « modérant » ou modifiant d’autres……
Malgré tout, comme le soulignait Eddy, un outcross « lointain » (Un lévrier sur un nordique), alors que ce lévrier « de fond » possède des caractéristiques en commun avec le nordique (au niveau musculaire et cardio-pulmonaire notamment) et alors que ce « nordique » a déjà lui aussi une part de lévrier…….a demandé plus de 20 ans et plusieurs milliers de naissances pour se stabiliser.
Il est fort probable que la structure du pied était inconnue de personnes comme Wright, Attla ou Norris et que si vous aviez parlé de la densité du coussinet a Redington, il aurait écarquillé les yeux….. Les réactions auraient certainement été plus exacerbées encore si il avait été question du métabolisme des lipides, du taux d’hématocrite, du volume pulmonaire ou de celui de l’air inspiré/expiré et sa vitesse d’éjection….
Par contre, ces personnes savaient parfaitement qu’un chien qui se blesse au pied ne peut plus courir et que si son épaule est trop inclinée (même si c’est l’habitude des « apparences » qui devait les guider plus que l’analyse mécanique de cette épaule)…. le chien se blesse plus facilement et pas seulement à l’épaule elle même mais ….au pied…. entre autre…. !
Ils avaient sans doute également remarqué qu’un chien avec une épaule qui engendre des blessures au pied avait souvent une queue qui bougeait peu ou moins que les autres et un dos pas très droit….
…..ce genre de choses….
Des connaissances issues de constatations « basiques » existaient et permettaient, sinon une sélection d’élevage, au moins une sélection des chiens même si personne n’expliquait ou ne cherchait à expliquer les faits constatés.
Qu’on l’admette ou non, l’Alaskan Husky n’est né ni des compétences, ni de l’expérience ni même des performances en course des éleveurs…… même si ce dernier point est, avec certitude, celui qui était la seule référence « palpable ».
Il faut remarquer que ces mêmes éleveurs ont gagné ces courses quelquefois avec des chiens qui, en reproduction, se sont révélés catastrophiques et même quelquefois catastrophiques sur le long terme (Cf Dunlap ou Attla par exemple…. non exhaustif) et c’est toujours vrai aujourd’hui …..
Force est de constater que la « référence course » et le potentiel victoire du musher/éleveur est d’une fiabilité « douteuse » en matière d’élevage, de choix du reproducteur ou d’acquisition d’un chien dans le but de son utilisation (et plus encore à cette époque que maintenant, certainement).
Le travail (course ou autre suivant l’orientation des chiens), est un moyen de vérification des acquis ou de la progression des capacités de la « lignée » mais ne peut pas être un moyen rigoureux de sélection d’élevage et encore moins un moyen de « production » de capacités non acquises que l'on cherche à apporter à la lignée.
En fait les capacités de l’Alaskan husky sont issues de deux voies parallèles mais distinctes. L’une est volontaire, l’autre est « mathématiquement » acquise…
Ce sont les STATISTIQUES qui sont les génitrices de l’AH, partiellement « orientées » par quelques constatations basiques des éleveurs.
La méthode est très « naturelle » (la nature travaille sur des statistiques) et c’est l’intelligence de l’homme au travers de ces quelques constatations basiques qui a permis d’aller plus vite que la nature…..(si il avait été « logique » que l’AH naisse naturellement).
Les principales « forces » de l’AH, sa vitalité physique et sa vigueur génétique viennent de là : C’est un « organisme » en parfait accord avec les lois de la nature, des mathématiques et de la physique….
Pour me faire comprendre, je ferais un parallèle avec des races « exagérées » telles le Boxer ou certains Dogues (loin d’être exhaustif) qui sont en désaccord avec bon nombre de ces « lois ». Il en est de même du développement « débile » (passez moi le terme) du « SH » de show qui vient contrarier, là aussi, bon nombre de ces lois et malheureusement de plus en plus ou de plus en plus « effrontément »…
L’Alaskan Husky est avant tout, né du nombre.
C’est un « organisme mathématique » avant d’être un chien.
D’abord dans sa genèse par les statistiques qui ont aidé à son développement et qui sont à l’origine de sa réussite puis aujourd’hui dans sa construction, dans ses métabolismes, sa biologie etc…..
Si un ordinateur ou un ingénieur/biologiste devait auourd'hui calculer un chien pour qu'il soit un chien de traîneau....il sortirait le plan de l'AH !
Au niveau génétique, aujourd’hui encore et même dans les lignées les plus stabilisées, l’AH possède une vigueur génétique inconnue, non seulement dans toutes les autres races mais très certainement dans la quasi majorité des organismes.
Il n’existe à ma connaissance, aucune race ou espèce qui possède une stabilisation aussi « parfaite » à tout point de vue (physique, physiologique, morphométrique…) tout en conservant une aussi grande vigueur génétique.
Le néophyte ou celui qui manque d’analyse voit dans l’AH un « bâtard », une pseudo-race dans laquelle il n’existe aucun individu identique….Il y voit aussi un terme générique pour décrire un chien de traîneau qui n’appartient à aucune race…..mais qui malgré tout et de façon « inexpliquée » ou par l’heureux fait du hasard, se comporte mieux et avec plus de performances que tous les autres chiens « sélectionnés » ….. ??? Par quel miracle ???
C’est VRAIMENT manquer d’une totale analyse et de connaissances de ces chiens que de prétendre cela. Il n’existe au contraire, aucune race qui soit aussi homogène que l’AH à tous points de vue….tout en possédant un aussi important potentiel d’élevage, de développement et d’adaptation grâce à sa vigueur génétique.
C’est autant ridicule et faire preuve d’aussi peu de connaissances ou d’esprit d’analyse (sinon plus) que de prétendre, comme je l’ai déjà entendu, qu’un croisement quelconque du type AH/Braque ou autre (très en vogue depuis quelques années)…. soit une continuité « améliorante » de l’AH !!!!!
Il s’agit là d’une hybridation (voire d’un simple « batardage » car le Braque, par exemple, n’est pas aussi « marqué » génétiquement que l’AH et par trop différent) et pas d’autre chose.
Les deux races sont dégradées à tous points de vue au travers du résultat qui ne peut même pas prétendre être une base à quoi que ce soit…
Ce type de croisement est tout au plus un pis-allé au sprint court en team réduit (et pour cause) faute de facultés à développer des chiens spécialisés dans ce type d’effort.
Il est aussi une « facilité » qui nécessite rien de plus que 1 chien et 1 chienne pour obtenir des chiens « utilisables » immédiatement pour « l’éleveur » (et à son niveau)….
On se demande pourquoi il existe des « ignares » qui décident de passer 25 ans de leur temps et des dizaines de milliers d’Euros pour développer des chiens spécifiques……
J’en reviens à l’AH.
Comme je le disais, il est « né du nombre » et de constatations basiques. En exemple, je prendrais la lignée Aurora II (Celle de Wright), celle qui a le plus marqué la race, très certainement.
Wright n’est ni un « magicien » ni même un « grand éleveur » ou un clairvoyant. C’est au contraire sa « simplicité » (je n’oserais dire d’esprit) qui est à la base de son succès.
Il a su utiliser la stabilisation d’une lignée récente (et la seule du moment) qui possédait en son sein les qualités principales d’un chien de vitesse et d’endurance….et une vigueur génétique due à l’hybridation et aux apports de l'ensemble de "la famille canis".
Suite à la constatation basique qui a consisté à s’apercevoir que ce sont les chiens les plus petits, les plus légers qui se blessent le moins et qui courent le plus vite et le plus longtemps en attelage constitué, compte tenu de leur gabarit…. Il s’est attaché à acquérir d’abord puis sélectionner ensuite, les chiens du moment qui lui paraissait être les plus proches de ces convictions.
Cette « simplicité » et le fait qu’il ne se soit pas étendu à la recherche d’autres qualités que le gabarit, est à l’origine du succès (lié au fait bien entendu que la lignée de base soit stabilisée et saine).
Ce succès est du au fait également que pour cela, il n’a pas cherché à outcrosser. Il a utilisé les chiens existants dans la lignée existante (et/ou des outbreedings pas très éloignés comme les Siberian d’où est, en partie, issue la lignée Aurora I sur laquelle il travaille)
Parallèlement, Attla à eu une démarche quasi identique mais à partir d’outbreedings de chiens qu’il connaissait bien et qu’il utilisait déjà, issus eux aussi d’une partie du blood des Aurora (Setter). Le Setter étant plus éloigné génétiquement de la lignée Aurora que les Siberian, sa démarche fut plus longue mais le résultat final, très « équivalent » à celui de Wright.
Les chiens avaient pourtant naturellement d’autres qualités (comme une longueur de dos un peu plus importante, un peu moins de densité de fourrure etc…). La plus grosse part de chien de chasse de l'AH, vient du blood de Attla au travers du Setter de l'époque.
Quoi qu’il en soit, les deux lignées ése sont stabilisées sur des gabarits « petits » et des chiens légers.
De FACON INDUITE, cette recherche a amené des chiens avec des constantes et des capacités cardio-pulmonaires meilleures, une endurance améliorée, des amplitudes plus importantes etc……
Comme les lignées utilisées étaient toutes existantes au plan génétique (pas d’outcross) et que les consanguinités, mal maîtrisées à l’époque, n’étaient pas « facilement » utilisées (heureusement car les chiens étaient alors encore trop éloignés entre les élevages et même en leur sein), les chiens n’ont pas perdu de qualités et petit à petit ont amélioré certaines capacités ou caractéristiques induites par la réduction du gabarit et du poids.
Ces caractéristiques induites font partie des « lois naturelles ». Il serait trop long de développer cela ici mais juste à titre d’exemple et pour montrer la démarche (involontaire de la part des éleveurs) : Une souris et plus rapide, précise et puissante qu'un boeuf en regard de son gabarit.
Un « petit » organisme a toujours un cœur qui bat plus vite. Un cœur qui bat plus vite tend à renforcer ses parois au « détriment » de son volume. Ses capacités volumiques diminuent mais ses capacités d’éjection s’améliorent.
En compensation, le volume pulmonaire augmente ainsi que la vitesse d’éjection de l’air (les poumons plus gros, se remplissent et se vident plus vite)…
Le sang est mieux oxygéné. Un sang mieux oxygéné tend à vouloir augmenter son hémoglobine pour utiliser l’O2 disponible, l'hématocrite s'éléve par l'intermédiaire de l'epo etc…..
En « feed-back », la meilleure oxygénation et l’hématocrite améliorée tend à ralentir le cœur en conservant des parois épaisses (puisque l’organisme à besoin de moins de sang en quantité car celui-ci est de « meilleure qualité »).
Les vaisseaux qui eux aussi ont augmenté de volume pour permettre une meilleure circulation gardent leur diamètre (ou en tout cas un diamètre supérieur à la normale). Cela induit des pressions réduites très favorables à l’endurance (La tension artérielle de l'AH est la plus faible jamais relevée).
Le systéme cardio-pulmonaire finit par se stabiliser sur un cœur « petit » mais très puissant capable d’accélérations rapides sans fatiguer. Il est capable de pomper des petits volumes à bas régime mais aussi d’éjecter des pressions importantes NON répercutées sur les artères et les veines en raison de leur diamètre important…..
On pourrait continuer sur les autres caractéristiques systémiques qui s’adaptent et se développent parallèlement.
L’AH c’est tout ça…et bien plus et aucun autre chien ne possède cela !
Bien sûr, ce type d’adaptation ne se fait pas en 1 ni même 10 générations mais à l’époque, il était courant que les élevages comportent 100, 150 ou 200 chiens. Les récurrences d’élevage étaient importantes et le qualitatif compensé par le quantitatif.
Les élevages étaient éloignés les uns des autres et les moyens de communication peu performants. Si il existait des échanges de chiens entre éleveurs, ceux ci étaient peu nombreux en regard du nombre d’individus au sein de l’élevage. Les outbreedings étaient donc peu fréquents mais suffisants pour maintenir un brassage et maintenir la vigueur génétique.
Le contrôle des naissances n’existaient pas mais compensé par l’élimination des « improductifs » (les chiens qui ne correspondaient pas aux résultats escomptés). L’état d’esprit de l’éleveur et ses procédés n’étaient sans doute pas ceux d’aujourd’hui…..
C’est donc bien du nombre qu’est né l’Alaskan et ce sont bien les statistiques qui sont à l’origine de son amélioration car garante d'un "équilibre".
Il est certain que sans ce grand nombre de chiens, les statistiques auraient été « faussées » (différentes) et le chien « final » aurait aussi été différent et probablement n’aurait jamais abouti.
Il en aurait été de même si les outcross avaient existés de façon récurrentes ou si les échanges avaient été nombreux ou multiples entre les élevages .
Le manque de consanguinité (peu employée parce qu’elle faisait peur à l’époque (et « hors mœurs) a été compensée par le nombre de naissances au sein d’un même élevage mais le nombre important de chiens a compensé les inbreedings en éloignant les générations (les inbreedings étaient plutôt des linebreedings +- éloignés) qui, sans ce nombre auraient très vite dégradés la lignée « naissante ».
Au plan « choix d’élevage », ce sont bien des constatations basiques qui ont permis d’accélérer le processus de développement de la lignée initiale et en particulier (et de très loin la première raison) : La réduction des gabarits et du poids.
Aujourd’hui il existe 3 « grandes » lignées d’AH qui « couvrent » la majorité des événements sportifs de moyenne et longue distance dans le monde :
- La lignée Nord/américaine avec un fort apport de l’élevage Redington Sr. Ce sont surtout des personnes comme Butcher ou Swensson qui ont travaillé sur l’amélioration de ses performances au niveau vitesse.
Cette lignée est celle utilisée sur la quasi totalité des épreuves Nord-américaines de mid et long distance.
Elle est aussi en partie à l’origine du développement des lignées Européennes. Elle est caractérisée par des gabarits légèrement plus important que celles-ci. Ce sont des chiens très homogènes de l’ordre de M58/21 et F56/17 relativement « courts » avec une fourrure souvent fournie.
- La lignée dite « Alta » est relativement récente (la stabilisation date des années 80). Elle a été développée pour répondre à un besoin d’utilisation dans les conditions difficiles du Nord de la Scandinavie (météo et terrain) autant dans les courses type Finmarksloepet que dans un travail à charge moyenne et en team « important » (> 8 et jusqu’à 16 chiens). Les éleveurs sont presque tous des compétiteurs de distance qui travaille avec leurs chiens en dehors des courses.
Elle est issue d’une partie du blood qui a amené aux AH de mid rapide alors en cours de développement (Zero’s kennels, Redington, Veo’s…) et de « SH » d’origine Alaskan of Anadyr.
- Cette lignée est assez proche au niveau performance et physique de la lignée nord américaine mais sous des gabarits plus réduits et avec une vitesse moyenne plus élevée. Ce sont des chiens un peu plus long de la « texture » des SH (2/3-1/3), M56/57 pour 17/18 kgs et F 52/53 pour 13/15 kgs. Ils ont une meilleure poussée arrière à « basse vitesse » que la lignée de mid dont elle est partiellement issue et capable de trainer longtemps sur un galop de maintien mais aussi sur un trot rapide à la différence de celle-ci. Ces chiens tiennent couramment des moyennes de 24/25 km/h dans des conditions difficiles de météo et de terrain sur des courses type Altalopet, Finmarkslopet, hardinlopet etc…
- Elle est caractérisée par une forte proportion de leaders et de chiens très « dociles » et réceptifs. Ils sont de plus en plus appréciés pour cela car ce sont des chiens sur lesquels « on peut compter ».
Ces chiens sont encore assez "confidentiels", peu répandus hors de la Scandinavie. Le cheptel le plus important en europe occidentale se situe en Allemagne et dans l'ancin "bloc est" (Pologne..)
- La lignée bien que finalisée présente encore un fort potentiel de développement (notamment en vitesse instantanée) à la différence de la lignée N/A qui arrive « en bout de souffle » au niveau élevage.
- Certains mushers Norvégiens pensent les engager en Alaska (où les trails sont plus rapides qu’en Scandinavie mais aussi plus faciles) ces prochaines années sur les courses longues comme l’Iditarod. Ce sont originellement des chiens développés sur la distance 500/1000 kms. Leur réponse sur 1500 kms et plus n'est pas encore connue.
- La lignée dite « Agar ». Elle a été spécifiquement développée pour concourir dans la tranche des courses à étapes sur trails rapides en mid.
Ce sont des chiens très performants mais plus « pointus » et donc aussi plus « délicats » que la lignée « Alta ». Ils sont en conséquence moins polyvalents, leur domaine de prédilection est la course 10/15 jours par étapes sur 60 à 100 km/jour à vitesse élevée. Ce sont des chiens incapables de trainer sur trot même rapide mais uniquement capable d'un galop rapide et d'un galop de maintien.
Leur rythme type est représenté par une étape de 75 km à 1/4 de GR et 3/4 de GM. Sur une étape de 50 kms, la proportion peut sans inconvénient passer à 1/3-2/3 et à 50/50 sur une étape de 40 kms.
Bien que ce ne soit pas leur tasse de thé ni leur raison d’être, ils sont employés avec succés sur des sprints longs (35/40 kms) en teams importants où ils peuvent, si ils sont entraînés dans ce but, tenir un GR avec une VMA à 36/38 km/h et un VO à 80 % voire un peu plus.
Ce sont des chiens très longs au développement (pas utilisables en team avant 4 ans d’âge) et qui demandent une préparation longue également. Le maître mot est « pas de précipitation et pas de stress».
Ils sont caractérisés par des gabarits identiques ou proches de la lignée Alta mais avec une poitrine un peu plus descendue et un peu plus large (relativement), une longueur d’épaule et de grasset plus importante et une ligne de dos soutenue mais moins linéaire (pour accentuer la reprise de suspension au galop rapide). Leur croupe est très avalée pour assurer une poussée très sèche au galop rapide (le temps de poussée est réduit et donc l’efficacité de la poussée doit être plus immédiate). Cela engendre des chiens avec beaucoup de reprise et des accélérations sans équivalent.
Leur musculature est identique à celle des Alta au niveau de la constitution mais plus marquée sur la longueur (moins de gigot).
- C’est une lignée malheureusement très peu enclin à favoriser les leaders. Ce sont d’excellent chiens de team et point, moins en wheels en raison d’un manque de linéarité par rapport au sol et peu réceptifs en lead où leur « entrain » prédomine sur la « docilité »…. Ils font par contre de bons co-leader si le choix se porte sur les individus les moins "têtus" et auquel cas, ils apportent une meilleure vitesse instantanée au team.
Au niveau alimentaire, ils sont très proches de la lignée Alta et demandent une alimentation très lipidique en tous temps.
Cette lignée est utilisée en ce moment notamment en Tchéquie et Pologne pour développer un chien spécifique au sprint court en petit team (.../...6/8/10) sur des outcrossing de certaines lignées de Pointer sélectionnés pour une taille plus petite que celle de la race, des proportions particulières entre les fibres rapides et lentes et certaines capacités cardio vasculaires.
En fait c’est le côté Greyhound « dilué » du Pointer qui est intéressant et qui permettra(it) à terme de remonter une certaine proportion de fibres rapides glucidiques et une adaptation cardio-pulmonaire spécifique…. ainsi que d’autres paramètres tout en conservant les spécificités physiologiques, morphométriques, morphologiques…. de l'AH (comme la profondeur et le resserrement de la cage thoracique par exemple.... et d'autres) dont il est impensable de se passer en « application mushing ».
Il serait trop long d’extrapoler là dessus et ce n’est pas vraiment le sujet mais c’est peut-être le « prémisse » à une nouvelle lignée d’AH…
Comment définir un Alaskan….
Au yeux du néophyte, il s’agit de croisements quelconques ou divers qui « sortent » un chien de race de sa race ou de toute race établie, pour donner « un chien de traîneau bizarre », miraculeusement plus performant que les races dont il est issu….
Il ne représente rien de particulier ni de défini car il ressemble à tout et à rien…..
Le problème pour tenter d’expliquer ce « miracle » c’est qu’en génétique justement…..il n’existe pas de….miracle. Il n’existe pas de miracle non plus en biologie…
Si ce chien est plus performant que les autres c’est donc que quelque part, quelquechose fait qu’il soit plus performant.
Ce quelque chose c’est tout « simplement » le chien lui même au travers de sa constitution, de ses métabolismes, de ses constantes physiologiques, de sa constitution musculaire, de sa structure osseuse, de sa morphométrie etc etc etc….
Un AH c’est une « parfaite » mécanique et une « parfaite » centrale énergétique…. Et cela n’est pas issu du miracle mais construit au fil des temps par des éleveurs, amélioré par d’autres puis adapté par d’autres encore, à des taches spécifiques.
C’est cela aussi l’AH : Un chien spécifique à un travail donné MAIS avec toujours les mêmes qualités intrinsèques.
Sa deuxième caractéristique est là : Un potentiel d’adaptation « rapide » et très important SANS perte des qualités primordiales de base.
Il serait trop long de faire un exposé précis sur la physiologie et la morphologie de l’AH et certainement hors du « rôle » de ce forum (Si le pied demande un livre……alors le chien !!).
- On pourrait parler de ses capacités musculaires uniques : C’est le seul chien avec des fibres lentes aérobies en quasi exclusivité mais ces fibres « lentes » sont plus rapides que les intermédiaires rapides d’un Berger, par exemple….tout en étant intégralement lipidiques.
- On pourrait parler d’un systéme cardio vasculaire et pulmonaire tellement « ample » (dans le sens d’une adaptation à l’effort) d’un marathonien mais qui ferait rougir un coureur du 400 m tellement ses capacités d’accélération et de débit sont « énormes ».
- On pourrait parler de constantes physiologiques « hors norme » (certains AH sortent des normes et des possibilités d’analyse des automates…) et possèdent un taux d’EPO qui laisserait un cycliste pantois…..
- On pourrait parler de la mobilité articulaire.....
Etc, etc, etc…..
Pour un vétérinaire ou un biologiste, l’AH est un cas à part dans l’espèce canine.
Si l’AH n’est pas une race alors aucun autre chien n’est « de race » car l’AH est de loin le chien le plus homogène et le plus « marqué » génétiquement de tous les chiens. « Paradoxalement » c’est aussi le chien avec la plus grande richesse génétique en raison des lignées qui le compose (3 ou 4) mais qui sont toutes issues (et à court terme …moins d’1 siècle) d’UNE seule composante initiale STABILISEE qui regroupe en son sein « TOUTES » les qualités de l’espèce résumées en une seule lignée (Chasse + Nordique (canis vulgaris) + canis lupus).
Ce chien n’a subi, contrairement a ce qui est cru généralement, que très peu d’outcrossing…et à chaque fois que cela a été le cas (par exemple les AGAR), cela a été un outcrossing unique, défini, réfléchi et en vue d’un but spécifique sur lequel, du temps et des moyens ont été consacrés pour le finaliser.
Cependant, parallèlement, la première préoccupation des éleveurs, avant même de chercher l’adaptation, était la CONSERVATION des qualités initiales de la base (AURORA ici).
Si l’on peut comprendre ou admettre cela, on comprendra ou admettra alors que TOUT croisement « hors race » avec l’AH ne peut que dégrader la race car ses caractéristiques sont les plus « élevées » et spécifiques de l’espèce.
Tout croisement hors race....donne un chien mais pas un Alaskan husky...car les caractéristiques qui définissent le chien appelé "Alaskan husky" n'existent plus ou sont partiellement dégradées.
Les possibilités d’outcrossing « simples » sur l’AH sont très limitées et pratiquement possibles que sur CERTAINES souches de lignées de SH (AoA, Dunlap) et inversement.
La restabilisation, si les souches sont correctes et les linebreedings et inbreedings bien conçus, peut-être espérée en G3/G4 mais les sujets sont généralement utilisables en G2 voire G1.
Tout outcrossing « lointain » en vue d’une adaptation type Agar ne peut se concevoir qu’avec du temps et des moyens importants et si une certaine cohérence génétique existe à la base (tous les outcrossings ne sont pas possibles à stabiliser même à long terme).
Pour finir, je donnerai quelques constantes principales comparées à la moyenne canine à titre d’information mais avant, je voudrais revenir sur ce que le « tout à chacun » définira comme « pureté d’une race ».
L’AH n’est pas enregistré, certes (et heureusement) mais il est issu de quelques races et espèces initiales stabilisées en une lignée, de l’outbreeding de quelques lignées définies et stables puis adapté très spécifiquement … Il est consanguin surtout en line breeding, « surstabilisé » par quelques inbreeding ….
On dira qu’en tout et pour tout et depuis sa « naissance », l’AH est composé de 5 ou 6 races, toutes connues en temps et en importance.
Dans le cas du SH enregistré ou non (toutes lignées et types confondus), on dénombre des outcrossings…indénombrables, des outbreedings…indénombrables (et l’un comme l’autre souvent « anarchiques » : On trouve des "éleveurs" qui marient la lignée Igloo-Pak avec les lignées AoA ou Dunlap, par exemple… !!!)
On peut dénombrer des outcrossings aussi divers que le BA, les diverses races de Spitz, le Samoyède, le Malamute (il n’existe pas de chien moins stable génétiquement que le malamute), le Groenlandais, les diverses races Japonaises, des bergers comme le Colley, certains Lévriers, des hybrides comme le Saarloos ou le Tchèque.… j’en omets certainement.
Chez le SH (Globalement, je ne parle pas de certaines souches et lignées spécifiques et connues et qu’à mon sens, sont les seules à mériter d’être nommées SH), il n’existe MEME pas de stabilité morphométrique alors que ce point est le premier à être stabilisé au sein d’une « race » (et se doit de l’être).
Il existe des VRAIS SH reconnus (enregistrés et tout…) aussi divers que du M54/16 au M64/30 … Il existe des chanfreins et des stops de lévrier et d’autres de Samoyède, il existe des poitrines de pigeon et des cages thoraciques en tonneau dont la descente est située 10 cm sous le coude ou au contraire une morphologie de Berger…..
On pourrait en parler sur 10 pages tant les différences sont énormes (et les caractéristiques résultantes souvent irréalistes pour un chien de traîneau).
Rien de tout ça chez l’AH. Les lignées sont très marquées mais toutes avec les mêmes compatibilités. Si il existe de grandes difficultés d’outcrossing, les outbreedings sont tous possibles et immédiats au plan élevage et utilisation…. Ils seront simplement « spécifiques »……mais sans aucune dégradation de quelque nature que ce soit.
L’élevage de l’AH est le plus «technique» qui soit mais aussi le plus facile…si l’on élève des AH et que l’on ne prétend pas outbreeder. Le choix des reproducteurs est très étendu et adaptable à « tout usage » ou préférences.
Essayez de trouver un reproducteur SH compatible avec les vôtres sans inbreeding excessif ou au contraire sans trop d’outbreeding qui détruira votre travail sur plusieurs années, un reproducteur qui ne dégradera pas trop votre « lignée » et surtout qui garantit aucun apport de « saloperie »…..
A moins d’être basé sur certaines souches d’AoA ou Dunlap et de s’y tenir….
Quelques constantes « informatives » : Moyenne canine (AH)
- FR : 15 à 30 (8 à 65)
- FC : 60 à 120 mn (50 à 210)
- T° rectale repos : 38.5 (37.5 à 39.2 et même 39.6 pour certains Agar)
- Stabilisation de la T° en effort : + 2 à 5% (+ 1 à 2%)
- Urée : 1,7 à 1.9 % (1,2 à 1.6)
- Urée sanguine : 0,15 à 0,3 x 80 g/L. (0,05 à 0,2)
- Débit urinaire (chien de 20 kg) : 1,5 l/j (2,3 à 3)
- Volume sanguin : 7,2 (7,3 à 7,6)
- Hémoglobine : 100 à 200 g/l (200 à 350)
- HEMATOCRITE : 35 à 55 % (55 à 70 % !!)
- Glucose : 0,7 à 1 g/ l : (0,4 à 0,7)
- Temps de coagulation : 2 à 3 mn (1 à 2).
